Les champions
Tous les compétiteurs ont eu le mérite de venir s’entraîner, parfois dans des conditions météo difficiles, de se lever tôt le dimanche matin pour aller se faire mal, souvent par grand froid, sur toutes les pistes du département. Certains ont brillé, beaucoup sont restés dans les profondeurs du classement. Mais qu’importe, tous ont apporté tant de joie et de bonheur aux adultes qui les ont encadrés !
Le point de vue des champions
En skating, le skieur progresse sur la partie totalement plane de la piste, en glissant d’un ski sur l’autre, à l’image d’un pratiquant de patins à glace ou de rollers. Il s’adresse à un public qui recherche des sensations de glisse et de vitesse.
La glisse est au cœur de la pratique du skating, si les débuts peuvent parfois sembler difficile physiquement, il ne faut pas hésiter à prendre un cours avec un moniteur pour acquérir rapidement les bases du mouvement qui vous permettront de progresser en vous économisant.
Marielle Missillier-Tilloloy
Difficile pour moi de résumer en quelques lignes, les 50 ans passés à arpenter le domaine d’Agy et l’évolution du foyer d’Agy ! En 1972, à l’ouverture du foyer, j’ai 9 ans et j’ai le souvenir que mon père (conseiller municipal très impliqué dans la vie communale et proche de Maurice Bozonnat, maire à l’époque) met sur les skis presque tous ses enfants. Nous partions à l’époque de l’ancien foyer, pas toujours skis aux pied car ça grimpait fort (pas facile quand on est débutant) jusqu’au premier plateau où il y a la Tanière maintenant. Plus tard, nous voilà dans un beau foyer tout neuf, bien grand et bien chauffé.
Durant mes années d’Équipe de France (5 ans), je devais m’entraîner tous les jours ou presque. Je montais donc à Agy et malgré le profil des pistes, je me régalais à voir ce beau paysage autour de moi. C’était grandiose !
Quelle belle idée d’y avoir cru à l’époque ! Merci à Georges Petit, Maurice Bozonnat, mon père et bien d’autres, sans qui je n’aurais jamais connu cette merveilleuse discipline et cette vie de sportive.

Denis Rey
Je me souviens de la première fois où j’ai fait du ski de fond. J’étais avec Thierry, mon frère. J’avais trouvé ça pas terrible ; je tombais souvent… Et puis, je suis rentré au club, comme tous les gamins du village. On a appris à skier avec Gérard Béchus, puis on a fait nos premières courses.
Parfois, on partait à pied, depuis les Bas-Choseaux, avec les Petit, et on rejoignait la route d’Agy. Sur le chemin, on passait devant chez mon grand-père, Léon Boisier :
« Vous allez encore faire du ski de fond… bande de fainéants ! »
Quelquefois, on trouvait un automobiliste qui nous prenait dans sa voiture ; sinon, on montait à pied jusqu’au foyer. Ensuite, entre 20 et 30 km de ski, sur le plateau, puis retour à la maison, à ski, à travers champs. Plus tard, il m’est arrivé de monter avec mon frère qui conduisait le chasse-neige.
Au cours d’un stage d’été, on nous fait tirer à la carabine. Cela m’a tout de suite plu, et j’avais fait un assez bon tir. J’ai continué à m’entraîner en biathlon, avec quelques gars du Comité Mont Blanc (Patrick Ancey, Serge Thurel).
Nous avons finalement été sélectionnés en Équipe de France Junior.
Là, j’ai découvert un autre monde : les courses internationales, sur des stades de légende, avec plein de spectateurs, comme à Ruhpolding ou à Anterselva ! C’était aussi les stages sur glacier, à Tignes
La création du foyer : tout ce que ça nous a apporté ! Le ski de fond est une belle école de la vie.
J’en serai éternellement reconnaissant à Georges. D’ailleurs, j’ai sa photo sur le vaisselier, dans la salle à manger. Quand je vais faire un tour en moto du côté de Thonon, je ne manque pas de lui rendre une petite visite au cimetière.

Christophe Vassalo
J’encourage tous les jeunes à se lancer sans aucun état d’âme dans cette aventure. Bien sûr, tout le monde n’est pas prédisposé à devenir un grand champion ; moi-même je n’ai pas réussi à atteindre le très haut niveau dont je rêvais. L’avantage de ce milieu, c’est qu’il permet de développer de vraies valeurs dans les domaines de la camaraderie, de la connaissance de soi, dans la notion d’objectifs, d’ouverture d’esprit et offre de véritables perspectives d’avenir, dans un milieu sain /…/ Le ski-club d’Agy représente mon premier contact avec le milieu du ski, en 1980 : mes premières jambes lourdes, mes premières douleurs aux abdos et aux bras !
Le ski-club d’Agy fait partie de mon histoire. Il est et restera le « portillon » de départ de mon parcours /…/ Longue et heureuse vie au ski-club !

Emeric Gaudillat
J’ai débuté le ski de fond en famille puis avec l’école de Thyez La Crête et c’est à l’âge de 11 ans que j’ai rejoint le ski-club d’Agy.
J’ai donc évolué au sein du club durant les années 90, avec les débuts du skating, une technique en pleine évolution à l’époque et que j’ai mis un peu de temps à maîtriser !
J’y ai découvert ensuite le biathlon et avec lui les portes du haut niveau en évoluant tout d’abord au comité, puis en groupe interrégional et finalement en équipe junior avec un certain Vincent Defrasne avec qui j’ai partagé un podium aux championnats de France Espoirs. Les études ont mis fin à l’histoire, sans regrets, il n’y avait pas d’aménagements pour les sportifs, mais surtout, pour percer il fallait avoir le petit truc en plus pour faire la différence.
Je n’ai jamais cessé de pratiquer le ski de fond, sans trop de compétition une fois sorti du club mais toujours avec le goût de l’effort, celui qui m’a aidé à relativiser les petites difficultés de la vie.
Aujourd’hui ce sont mes enfants qui sont au ski-club, et quand je les regarde évoluer avec les autres, je constate que cette ambiance particulière qui mêle compétition, jeux et rigolades est toujours là, il y a de la place pour tout le monde, l’esprit est resté le même. Désormais, c’est Agathe qui découvre le biathlon avec ma carabine sur le dos, c’est un peu étrange mais quelle satisfaction ! Lyssandre suivra peut-être, il verra bien !
Julien Bouchet
J’ai commencé le ski de fond très jeune avec ma famille, en suivant les traces de ma sœur et de mon frère. Du plus loin que je me souvienne, le ski club d’Agy a toujours fait partie de mon apprentissage du ski nordique.
Pour moi, la véritable aventure du ski a réellement commencé avec l’arrivée de Serge Thurel comme entraineur. Par son expérience et son implication, Serge m’a apporté l’exigence de la compétition. Il m’a transmis son engagement et m’a poussé à progresser, d’abord en ski de fond, puis en biathlon… Cette véritable passion a fortement orientée ma vie professionnelle et personnelle.
C’est avec une certaine émotion que, cette saison, j’ai rencontré et entrainé France (Pignot) dans le groupe junior de la Fédération Française de Ski.
Aujourd’hui, le ski fait pleinement partie de ma vie et le ski club d’Agy a été à l’aube de cette belle aventure. Je lui souhaite bonne continuation.

Maurice Manificat
Pour moi le ski-club d’Agy va de pair avec le Centre Nordique d’Agy. C’est cette fameuse antenne de radio diffusion, perchée au dessus de la vallée de l’Arve, que j’apercevais depuis Thyez, tel un phare lorsque la mer de nuages recouvre la vallée. C’est là que j’ai fait mes premières sorties de ski de fond avec l’école des Charmilles de Thyez, Michel peut raconter mieux que moi.
Quand j’étais gamin, les Grands Prix c’était un peu notre Coupe du Monde.
Un de mes plus beaux souvenirs avec le club, au moment où il était le plus en difficulté, amoindri par le nombre mais fort par l’envie et la passion de ses adhérents, fut le titre de Champion de France D2 en 2002 à La Bresse. Cette même saison où je suis sacré champion de France Cadet, ce par où le haut-niveau s’est probablement révélé à moi.
Le ski-club d’Agy, c’est avant-tout des rencontres, des liens qui auront changé mon avenir, des personnes avec qui j’échangerai tout au long de ma carrière.

Thomas Clarion
Alors que je venais d’emménager sur Cluses, pour mon nouveau travail, je cherchais à poursuivre ma pratique du ski nordique handisport. Je suis non- voyant et j’ai donc besoin d’un guide pour pratiquer mon activité physique.
C’est ainsi que j’ai pu faire la connaissance des stagiaires du diplôme d’état de ski nordique.
Je montais à Agy en fin de journée, au moment où le dernier groupe rendait son matériel. Ambiance bruyante d’enfants grouillant dans les travées du foyer qui contrastait avec le calme qui allait suivre. Quasiment seuls sur les pistes, nous évoluions au crépuscule, avant le passage de la dameuse. Moment privilégié de glisse, suspendu au dessus de la brume de la vallée… C’est sur ce beau terrain de jeu que j’ai pu exprimer ma volonté de progresser en ski, malgré mon handicap.

France Pignot
La première épreuve, ça a été de rentrer au club : je n’osais pas m’inscrire jusqu’à ce que les copines (Val, Léa, Issé) se lancent : j’ai suivi !
Au début, il a fallu apprendre à skier : goûter et jouer à cache-cache dans les bois avec Marielle et sauter des souches avec Adri : on n’avait peur de rien !
Avec le ski club d’Agy, j’ai appris la rigueur et l’estime de soi, la responsabilité et l’esprit collectif ; le plaisir différemment !
J’ai appris à être à l’heure au départ, même en ayant les skis de course 3 minutes avant ! J’ai aussi appris à cuire des pâtes, passer la serpillière, faire une sauce vinaigrette et je crois que c’est important dans la vraie vie. Grâce à la qualité des entraînements, et notamment cette technique qu’on ne lâche jamais, ici à Agy, j’ai eu la chance d’intégrer le comité et cette année l’équipe de France. Le ski de fond m’offre des voyages, des rencontres et l’ouverture d’esprit qui va avec.
Agy c’est tout ça, ambiance hilarante et détente, au milieu d’un paysage unique et je me sens chanceuse d’avoir pu y déposer mes traces dans la neige.
